En l’espace de quelques jours, deux grands noms de l’électronique viennent de tourner une page de leur histoire.

LG arrête les smartphones

Comme on le supputait ces dernières semaines, LG a officialisé hier son retrait du marché des smartphones.
Selon le message officiel, « nous avons décidé de fermer notre activité mobile pour explorer et développer une nouvelle compétitivité pour le futur. C’est à notre plus grand regret que nous partageons cette malheureuse nouvelle avec nos clients qui nous ont donné leur confiance et leur soutien au fil des ans. Veuillez comprendre qu’il s’agissait d’une décision difficile mais inévitable, afin de suivre l’évolution de l’industrie et de nous concentrer sur la développement de technologies futures« .

Dans le rouge depuis plus de 6 ans (!), cette division avait vu sa part du marché mondial dégringoler par étapes. A la mi-2018, elle avoisinait encore les 3%. Mais, dernièrement, elle aurait chuté à moins de 1,7%. Fin 2020, ses pertes cumulées atteignaient 3,8 milliards d’euros.
Au départ, LG disposait pourtant de solides arguments. Le fabricant sud-coréen avait même précédé l’iPhone d’Apple de quelques mois. En 2006, en collaboration avec Prada, il avait dévoilé un smartphone avec écran tactile. Et l’expertise de LG dans le domaine des écrans lui offrait un atout majeur dans la conquête du marché. Mais il ne réussit jamais à en tirer parti.
Ces dernières années, l’entreprise s’était lancée dans une sorte de course à l’originalité. Qui ressemblait parfois à du n’importe quoi. Entre les smartphones modulaires, les modèles à double écran ou ceux à écran qui tourne, le public n’a jamais choisi.
La pilule doit être difficile à avaler. LG disposait de tout ce qu’il fallait pour réussir dans ce secteur… comme l’a fait son grand rival, Samsung. On a cru longtemps que l’entreprise maintiendrait sa division smartphone en vie en raison de l’importance de cet appareil dans le cadre de la « maison connectée ». Mais cela n’a pas suffi.

Philips arrête le petit électroménager

De façon bien plus discrète, Philips vient lui aussi de clore un chapitre de son histoire. En revendant sa division petit électroménager (rasoirs, cafetières, brosses à dents,…) au fonds d’investissement chinois Hillhouse Capital (on parle d’un montant de 4,4 milliards d’euros), l’entreprise néerlandaise a maintenant entièrement quitté le marché de l’électronique grand public.
Le processus avait démarré en 1990 avec la vente de la division gros électroménager (fours, réfrigérateurs,…) à l’américain Whirlpool. Voici dix ans, le chinois TPV rachetait à Philips ses activités dans le domaine des téléviseurs. Depuis, il a aussi pris le contrôle de ses appareils audio. Dans l’intervalle, les activités d’éclairage ont elles aussi changé de mains (Signify et Lumileds). Le petit électroménager était le dernier lien direct entre Philips et le consommateur. Cette division emploie 7000 personnes dans le monde. En 2019, elle avait réalisé un chiffre d’affaires de 2,3 milliards de dollars.

La marque Philips – toujours très forte – n’est pas appelée à disparaître d’ici peu. Elle continuera à fleurir sur une kyrielle d’appareils pour de longues années encore (15 ans, au moins, pour le petit électroménager). Mais ils n’auront plus rien à voir avec l’entreprise familiale créée en 1891 par Gerard Philips. Désormais, cette dernière se consacrera exclusivement aux technologies médicales: défibrillateurs, scanners, surveillance cardiaque à distance, IRM, etc.