Elle avait été évoquée en janvier, au MWC, puis dévoilée en juillet. La première bague connectée de Samsung, la Galaxy Ring, a débarqué en Belgique ce lundi 23 septembre 2024. Bilan après quatre premiers jours de découverte.
Pour les geeks, la frustration avait été grande en apprenant en juillet dernier que si la Galaxy Ring arrivait dans les magasins, ce ne serait pas dans ceux de Belgique. La limitation des volumes de production avait amené le géant sud-coréen a privilégier les grands marché du continent. Pour la Belgique, le message avait été: « Ce sera pour plus tard« , laissant même entendre qu’un lancement avant 2025 ne pouvait être garanti. Mais depuis hier matin, la première bague connectée de Samsung est bel et bien disponible en Belgique. Au prix de 449€.
Recadrage
Voilà des années que plusieurs fabricants développent des bagues connectées. La RingPay de McLear et l’Aeklys avaient pour objectif d’accélérer les passages à la caisse dans le commerce. Avec elles, on approchait le doigt du terminal du magasin et le compte bancaire était débité du montant affiché. Grâce à son capteur optique, la Token Ring permettait de s’identifier au bureau ou de déverrouiller la porte de la voiture ou de la maison. On se souvient aussi de l’Echo Loop d’Amazon qui servait de relais avec le smartphone glissé dans la poche ou le sac: la bague contenait un micro et un haut-parleur. Elle permettait aussi de poser une question oralement à Alexa et d’obtenir une réponse verbale. Aucune de ces idées ne fut couronnée de succès.
En prenant du recul, on constate que c’est surtout le domaine de la santé qui semble « coller » au format de la bague connectée. C’est en tout cas la direction des diverses initiatives qui ont vu le jour dans la foulée: Circul+, Circular, Motiv, Evie ou encore Oura Ring. Cette dernière a été popularisée grâce à son succès auprès de personnalités connues (Gwyneth Paltrow, Kim Kardashian ou encore le prince Harry). Son prix est plus doux (à partir de 329€), mais requiert un paiement mensuel de 5,99€. En Belgique, on a aussi découvert l’Ice Ring d’Ice Watch, vendue 199€.
A quoi sert la Galaxy Ring?
Aujourd’hui, la nouvelle création de Samsung promet « un suivi de la santé 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 » en mesurant notamment « la fréquence cardiaque, les taux d’oxygène dans le sang, la qualité du sommeil et le niveau de stress« . On l’a compris: la Galaxy Ring ne fait rien que la dernière montre connectée de Samsung ne puisse faire. En réalité, la Watch7 en fait plus: surveillance de la pression sanguine, des apnées du sommeil… Quel est, alors, l’intérêt de cette bague connectée?
La Galaxy Ring bénéficie d’une autonomie pouvant atteindre 6 voire 7 jours. Elle peut vous accompagner dans la douche, lors d’une plongée dans la piscine et bien évidemment à chaque séance de lavage des mains. En théorie, on peut donc l’avoir avec soi plus régulièrement qu’une montre connectée. Maintenant, une Watch7 et une Galaxy Ring communiquent l’une avec l’autre. Lorsque des informations sont captées par la première, elles ne doivent plus l’être par la seconde. L’autonomie de la bague connectée peut ainsi se voir prolongée quand on utilise les deux objets en même temps.
Android, oui, iOS, non.
La Galaxy Ring ne possède pas d’écran. Elle ne tend donc pas à distraire l’utilisateur pour aller voir ceci ou cela. Et elle n’émet aucun signaux qu’il s’agisse d’un son ou d’une vibration. Les senseurs intégrés à la bague se contentent de capter des données qu’ils transmettent ensuite par Bluetooth à un smartphone équipé des applications Samsung Health et Galaxy Ring Manager. Peu importe la marque, pourvu qu’il s’agisse d’un appareil Android (le système n’est pas compatible avec l’iPhone). Mais bien sûr, Samsung encourage l’utilisation d’un smartphone issu de sa gamme. Cela permet notamment d’utiliser la fonction « Find My Ring » de l’application Samsung Find pour retrouver la bague si on l’a enlevée. Avec les Galaxy Flip 6 et Fold 6, il suffit à l’utilisateur d’une Galaxy Ring de pincer deux doigts pour commander la prise d’une photo de groupe à distance avec l’un de ces smartphones à écran pliant. Autre possibilité réservée à ces derniers: l’arrêt du réveil.
Quelle est la taille de votre doigt?
La Galaxy Ring existe en trois coloris. : Titanium Black, Titanium Silver et Titanium Gold. Autrement dit, noir, argenté et doré. Dans tous les cas, elle est faite de titane afin de résister au mieux aux rayures et aux chocs. C’est du solide.
Sa forme concave (plus fine au centre) est censée apporter une touche de confort. Nous ne l’avons pas vraiment ressentie. En revanche, les 2,6 mm d’épaisseur de ses bords « accrochent » lorsque l’on plonge la main dans une poche de jean un peu serrée, par exemple. La bague mesure 7 mm de large. Elle pèse de 2,3 à 3 grammes. Ce poids varie selon la taille de la Galaxy Ring. Samsung a conçu un kit destiné aux candidats acquéreurs. Il comporte 9 anneaux en plastique reprenant les tailles de la bague et numérotés de 5 à 13. Le but est de permettre à la personne de vérifier quelle taille lui convient.
La mise à l’index est recommandée
C’est essentiel. Si la bague est trop serrée, le confort ne sera pas au rendez-vous. Si elle est trop large, elle risquera de glisser et ses capteurs n’auront pas la possibilité de prendre les mesures voulues. L’anneau d’essai doit être porté pendant au moins 24 heures. Selon la température et nos activités – sans parler de l’âge -, les doigts peuvent en effet être plus gonflés à tel ou tel moment de la journée. Certains ne trouveront pas leur bonheur même avec l’anneau le plus large. Samsung étudie actuellement la possibilité de produire des bagues en deux tailles plus grandes. La Galaxy Ring peut être portée à n’importe quel doigt, mais le fabricant recommande l’index.
A l’intérieur de la Galaxy Ring, trois petites excroissances abritent autant de capteurs. Ils peuvent parfois brièvement s’illuminer de façon assez brillante. Pas idéal la nuit quand on a les yeux ouverts. La bague doit être positionnée de façon à ce que ces excroissances soient placées sous la face intérieure du doigt. Mais en fonction de nos activités – lavage de mains, par exemple -, la Galaxy Ring peut avoir tendance à tourner autour du doigt. Pour permettre à l’utilisateur d’en vérifier le bon positionnement, Samsung a intégré une petite barre en léger relief sur la face extérieure de la bague, juste en dessous des capteurs. D’un geste, même dans l’obscurité, on peut ainsi vérifier que la Galaxy Ring est bien orientée et, à défaut, corriger la situation en la tournant légèrement.
La Galaxy Ring suit nos activités et contrôle notre santé
On l’a dit, la bague connectée de Samsung s’intéresse au suivi de notre santé. Les données biométriques capturées permettent de « suivre vos objectifs de forme physique ou d’optimiser vos cycles de sommeil« . Le résultat s’affiche dans l’application Samsung Health.
Ces quelques photos d’écran ne montrent qu’une partie des informations captées et synchronisées. Dans l’ensemble, le fabricant sud-coréen insiste sur l’importance du Score d’énergie. Il offre aux utilisateurs de la Galaxy Ring, « un meilleur aperçu de leur condition physique au quotidien grâce à une analyse combinée de leurs données de santé personnelles« . La partie « Sommeil » est également mise en valeur. Mais ses enseignements nécessitent au moins 7 jours d’utilisation. Notre test n’ayant débuté que voici quatre jours, il ne peut encore en bénéficier.
Premières impressions
On l’a dit, les dimensions de la Galaxy Ring sont réduites. N’empêche: une fois glissée au doigt, on ne l’oublie pas facilement. Du moins à ce stade. Il en sera peut-être différemment après plusieurs semaines. La Galaxy Ring est un appareil électronique… qui doit être de temps en temps rechargé. L’application indique l’autonomie restante. Après 4 jours d’utilisation 24h sur 24, il nous reste 47%. Pas mal.
A défaut de consulter l’application, on peut retirer la bague de son doigt. Son voyant clignote en vert? le niveau de la batterie est supérieur à 15%. Il clignote en rouge? Vous êtes sous la barre des 15%: il est recommandé de la recharger. Cela se fait en glissant la Galaxy Ring dans le boîtier prévu à cet effet. Il fonctionne comme celui d’écouteurs audio et intègre une batterie. Il est compact (4,9 x 4,9 x 2,5 cm) et évoque une mini-boîte à bijou transparente. Le léger son de sa fermeture donne une agréable impression de solidité et de qualité.
La montre connectée la plus aboutie du marché
On l’a dit, la Galaxy Ring ne fournit pas d’informations supplémentaires à celles d’une (bonne) montre connectée. Mais elle nous accompagne même là où on évite d’emmener sa smartwatch. Je pense à la douche, par exemple. Quid de la fiabilité de ses données? La Galaxy Ring a parfois tendance à comptabiliser des pas… là où il n’y en a pas. Assis à notre bureau pour rédiger ce texte, nous avons vu le nombre de pas accomplis durant la journée augmenter… sans nous être levés une seule fois. De même, des mouvements du bras pendant la nuit (sans que le smartphone soit à proximité) peuvent être comptabilisés comme des pas supplémentaires. En nous levant ce matin, nous avions déjà fait 24 pas! Une simple mise à jour logicielle viendra probablement vite corriger cette petite maladie de jeunesse. Un détail. Car les autres données sont quant à elles essentiellement en phase avec ce que nos autres appareils de référence indiquent. Sur ce plan, la Galaxy Ring apparaît comme la montre connectée la plus aboutie du marché. Au vu de l’identité de son concepteur, ce n’est pas vraiment une surprise.
Une bague connectée pour qui?
Reste la question de savoir si cette bague connectée doit susciter l’enthousiasme ou à tout le moins l’intérêt du public. Et là, après quatre jours d’utilisation, on est plus dubitatif. Au-delà de la prouesse scientifique qui consiste à intégrer toute cette technologie dans un volume aussi compact, on ne voit pas vraiment ce qui, aujourd’hui, justifie une dépense de 449€. Du moins si on possède déjà une montre connectée. Seule exception, peut-être, les geeks qui souhaitent se concentrer sur l’écosystème Samsung et l’exploiter pleinement. Pour les autres, malgré la légèreté de l’objet, la richesse de ses données de santé et la remarquable autonomie… Mais on n’en est qu’au début. De 126 millions € en 2022, le marché mondial de la bague connectée devrait atteindre 747 millions d’euros d’ici 2030. D’autres acteurs connus préparent sans nul doute leur entrée sur ce créneau. Et dans ce genre d’exercice, Samsung a toujours préféré faire la course en tête. La suite sera intéressante à suivre.
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